Tant pis pour moi...
Qu'est ce que je pouvais faire, le choper par le t-shirt et l'engueuler de ne pas prendre soin de moi alors qu'il est occupé ? L'engueuler à propos de ce putain de concert de merde, auquel j'ai renoncé à aller alors que j'étais déjà dans la file d'attente, pour ne pas être seule, étant donné qu'il m'avait dit ne pas venir, ce qui était un mensonge ? Lui dire qu'il avais failli me faire crever, que mon coeur s'était brisé en mille morceaux quan dil s'était retourné en me disant salut ? Ce sourire m'a fait tellement mal, tellement mal parce que je me demandais quand est-ce que je le reverrai, parce que ca fesais je sais pas combien de temps que j'attendais de le voir, qui m'a fait tellement de bien, parce qu'à cet instant je pensais comme une conne qu'il allait se retourner et dire à ses potes "je vais faire un tour avec elle, je reviens ok ?" Quelle pauvre fille naïve je suis...
J'aurai aussi pu l'engueuler d'être resté tout cet après midi avec ses potes, à 15 mètres de moi, sans me prêter attention, sans se demander si je n'avais pas envie de les rejoindre sans oser le faire, l'engueuler du fait qu'il n'ait rien à me dire, parce qu'il avait quasiment coupé les ponts avec moi sans me donner de raison, l'engueuler de m'avoir à peine dit au revoir, et encore, parce que je le lui avais demandé.
Non, je n'ai rien fait, parce que j'avais le sentiment qu'il me supportais à peine, et encore parce que je n'étais pas trop chiante, alors si je l'avais engueulé, sorti tout ce qui m'étouffais, ce qui écrasais ma poitrine, m'empêcher de respirer et de vivre, il se serait surement excité, m'aurait envoyé mes quatres vérités dans la gueule et se serais barré, à jamais. Et je ne l'aurais pas supporté. Je préfère encore être comme une idiote au fin fond de son répertoire, dans la catégorie "Parias" de sa liste de contacts, tant pis, mais pouvoir savoir comment il va. Juste comment il va, même si il ne me laisse jamais partager ses joies, ni le consoler quand il va mal, même si il me dit une fois sur deux qu'il "n'a pas trop envie de parler" , tant pis...
Tout ce que j'ai réussi à lui dire c'est "Pas grave, je m'habitue" quand il s'est excusé, plus par politesse qu'étouffé par les remords à mon avis. Je ne sais pas si il a percé tout la rancoeur dans cette réponse, si c'est le cas ça ne l'a pas fait réagir, et c'est peut-être mieux, sinon il l'aurait sans doute mal pris.
Il s'éloigne chaque jour un peu plus de moi, sans que je comprenne ce que j'ai fait pour mériter cette torture, et dès que je tente une approche, ses mots me lacèrent, me blessent, sans que j'arrive à me défendre, je ne peux pas tout lui expliquer, il n'a jamais le temps, il ne s'interesse pas à ce que je ressens je pense. L'autre jour, je suis retombée sur son commentaire "Explose lui la gueule !!! ", et j'ai souris, tristement, en repensant à quand il essayait de me protéger, à quand il prenait soin de moi, à quand il me parlait de sa propre initiative, et non pour répondre d'un air excédé à mes messages...Avant, je n'avais pas constamment l'impression de le déranger.
J'ai mal, j'ai tellement mal. Je voudrais lui dire que j'ai essayé de l'oublier, que je me suis fait tellement de mal en essayant, que je me suis fourrée dans une merde pas possible, et quand j'en ai encore pour des années, voir toute ma vie peut-être ?
J'en ai assez d'être cette personne bien élevée, avec ma petite vie toute tracée, je me dégoûte de me dire que je ne m'habille pas comme j'aimerai pour ne pas déplaire à mon entourage, j'aimerai pouvoir vivre comme je l'entends, vivre ces passions qui brûlent moi, si fort, et que personne ici ne semble comprendre, pouvoir hurler ce que j'aime et ce que je déteste, pouvoir faire une croix sur ces personne qui me rongent la vie sans avoir à me justifier, sans avoir à blesser personne, j'aimerai simplement qu'ils m'oublient, pour toujours, qu'ils fassent leur vie comme si je n'avais jamais existée et que je fasse la mienne comme si eux n'avaient jamais existés non plus.
J'ai tellement de rêves qui ne s'accordent pas avec ceux avec qui je vis. Et tellement de personnes loin d'ici ont les mêmes que moi, les mêmes attentes, les mêmes espérances, je voudrais pouvoir être avec eux, pouvoir pleurer de joie sans passer pour une fanatique en écoutant de la musique, pleurer de chagrin lorsque j'en ai envie, sans qu'on me regarde comem une personne faible, pouvoir hurler de rire avec des gens, et non pas me contenter de ce rire faux que j'utilise maintenant auprès de ses personnes qui ne me comprennent plus, ce qui est réciproque.
Les personnes qui me jettent sont celles avec qui j'aimerai parler, et celles qui me parlent sont celles que je voudrais rayer de ma vie.
Je ne peux rien dire, je ne peux me confier à personne, tout le monde me dirait "Mais tu es folle, tu as des amis merveilleux, une vie rêvée, arrête de te compliquer les choses, soit heureuse..."
J'essaie, j'essaie depuis deux ans, et je n'y arrive pas, je sors souvent avec ces amis dont tout le monde me parle, pour ne pas être seule, pour arrêter de penser à toutes ces choses qui se bousculent dans ma tête, je n'ai pas une vie rêvée, j'ai des envies que je ne peux pas réaliser, comme tout le monde, mais je n'ai aucune envie à ma portée pour le moment, et donc aucune satisfaction.
